Allocations familiales : la double peine

François Hollande a choisi.

Les allocations familiales seront désormais modulées en fonction des revenus. Il confond politique familiale, assise sur des cotisations sociales, et redistribution qui est la mission de l'impôt.
Le président revient ainsi sur un principe primordial de la sécurité sociale, pacte fondateur établi au sortir de la guerre. Il n'y aura désormais plus qu'une universalité des allocations en trompe-l'œil. Pour les familles, et en réalité pas seulement pour les plus aisées mais toutes celles de la classe moyenne, c'est la double peine.

En effet, l'an dernier, en contrepartie d'une diminution encore très forte du quotient familial, le Président de la République s'était engagé à ne pas toucher aux allocations familiales. Les familles paieront donc 2 fois ! "Plus d'impôts et moins d'allocs".

Encore un engagement trahi pour satisfaire les frondeurs et cajoler une majorité qui se lézarde de plus en plus. L'accord se fait donc sur le dos des familles ! Si des économies sont sans doute à faire, ce doit être avec équité.

Ce n'est pas le cas.

Par touches successives, c'est toute la politique familiale qui est désormais en train d'éclater. Une des rares politiques qui avait fait la preuve de son efficacité dans notre pays.

Décidément pour le gouvernement, c'est de plus en plus, "familles je vous hais".

Quelques réflexions sur les allocations familiales...

 

Quelques réflexions sur les allocations familiales : Familles je vous aime ?!...

Le débat sur les allocations familiales est à nouveau ouvert.
Débat théorique mais aussi très pratique !
Sur le plan théorique, la politique familiale, dont les « allocs » sont un des éléments a vocation à aider les familles, notamment, pour compenser les coûts liés à l’accueil d’enfants. A revenu égal, 2 familles avec enfant ou sans enfant n’ont pas les mêmes capacités financières, les mêmes possibilités d’action. C’est un choix de couple, certes, mais c’est un fait indiscutable.

S’agissant de prestations assises sur des cotisations sociales, les allocations familiales sont universelles, sans condition de ressource. Ce sont les enfants qui sont le « fait générateur », pas les revenus. Tout différent est le rôle de l’impôt, élément important de justice sociale, qui a vocation à être redistributif : ceux qui gagnent plus, paient plus d’impôts ! Assez logique et juste, à condition de ne pas pratiquer un matraquage fiscal.

Le débat théorique n’est pas clos sur l’intérêt de la distinction, sa pertinence encore aujourd’hui etc…
Passons donc à quelques éléments pratiques : le débat sera concret !
Prenons l’exemple d’une famille « type » de notre Pays : 2 enfants dont les deux parents travaillent : assurément une famille de la classe moyenne !
- Pour deux enfants elle reçoit mensuellement 129,35 € d’allocations familiales, soit 1552 € par an,
- depuis 2 ans, la baisse du quotient familial, passé de 2300€ par enfant à 1500€ a entraîné, à revenu égal, une hausse d’impôts de 1600€.

- Bilan : +1552 € d’allocations, mais – 1600€ de disponibles, passés en impôt sur le revenu.

Donc, de fait, ce couple ne perçoit plus d’allocations familiales. Il en est même de 48 euros de sa poche !

Conclusion : Ce n’est même pas une modulation des allocations familiales mais une suppression pure et simple, qui est déjà appliquée en France et qui touche les familles de la classe moyenne !
Et le Gouvernement prétend qu’il ne touche pas à la politique familiale. Qu’il aime les familles ?!...

La suppression/modulation des allocations, ajoutée à la diminution du quotient familial se traduit déjà par une double peine, qui touche le cœur de la société française avec sa classe moyenne.

Enfin : quand le Gouvernement annonce que la majoration pour « adolescent » sera versée non plus dès 14 ans mais aux 15 ans de l’enfant, c’est encore 750 euros (64,67 x 12 mois) qu’il fait perdre aux familles et par enfant concerné.

Le Gouvernement dira que cela ne concerne que les riches. Ceux qui sont à plus de 51.000 € par an. Soit en fait, un peu plus de 4.000 € par mois. Pas mal par rapport au SMIC. Mais en réalité, quand les deux membres du couple travaillent, sont-ils, à ce niveau, des nantis ? Non ! Ils sont dans la classe moyenne, celle qui « trinque » encore !

Vous avez dit justice sociale ?!

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