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enseignement secondaire - programmes - refonte. perspectives

Question n°923
Ministère interrogé : Éducation nationale

Publié au JO le 14/01/2009

RÉFORME DES LYCÉES

M. le président. La parole est à M. Philippe Gosselin, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Philippe Gosselin. Monsieur le président, ma question, à laquelle j'associe mon collègue Marc Bernier, s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale.
Je dois dire que je suis très surpris par les propos de Bernard Cazeneuve. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Jean-Paul Bacquet. Qu'est-ce que c'est que cette présidence !
M. Philippe Gosselin. J'étais moi aussi hier à Saint-Lô et manifestement, nous n'avons pas vu tout à fait la même chose, cher collègue. Les manifestations étaient certes un peu houleuses, mais ce n'était pas l'ambiance trouble que vous avez voulu décrire.
Je tiens pour ma part à remercier M. le Président de la République de nous avoir fait l'honneur et le plaisir de venir dans le département de la Manche, accompagné par M. le ministre de l'éducation nationale et par le nouveau haut commissaire à la jeunesse que je salue et félicite, sûr de sa détermination et de son courage. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. Venez-en à votre question, monsieur Gosselin, je vous prie.
M. Philippe Gosselin. Cette cérémonie des voeux, unique et pour tout dire inédite, revêt un caractère particulier. (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) C'est un acte fort qui a permis au Président de la République de saluer les réformes engagées au cours des dix-huit derniers mois...
M. Patrick Roy. Zéro sur vingt !
M. Philippe Gosselin. ...et de réaffirmer la volonté de les voir poursuivies dans le dialogue et la concertation. Je déplore donc, comme certains de mes collègues, le regrettable absentéisme de certains responsables syndicaux, qui a laissé libre cours à des débordements.
Dans son discours, le Président de la République a notamment confirmé que la réforme des lycées entrerait en application en 2010, donnant ainsi du temps au temps. Il a également annoncé que la concertation, à laquelle vous vous étiez engagé au mois de décembre, monsieur le ministre, se déroulerait dans le cadre d'une mission placée sous votre autorité et confiée à M. Richard Descoings. Pouvez-vous nous dire quels seront les contours de cette mission et les objectifs que vous comptez lui assigner ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale.
M. Patrick Roy. Bâillonnée !
M. Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale. Monsieur Gosselin, il n'est en effet pas si fréquent que M. le Président de la République se déplace pour réaffirmer l'importance qu'il attache à la réforme de l'éducation nationale. Il n'est pas non plus si fréquent qu'il insiste sur la nécessité des réformes engagées et sur la justice qui les caractérise.
Oui, il était juste de réformer l'école primaire quand un élève sur cinq en sort sans savoir lire. Il était juste d'organiser deux heures de soutien pour tous les élèves qui en ont besoin, ainsi que des stages de remise à niveau pour ceux qui sont en plus grande difficulté. Il était juste de faire en sorte que, de seize à dix-huit heures, les élèves des collèges ou de l'éducation prioritaire puissent être accueillis parce qu'ils en ont besoin.
Oui, la réforme du lycée est nécessaire. Le Président de la République l'a répété et c'est un point que personne ne peut discuter, je crois. Nous avons toutefois constaté qu'il fallait y associer de manière plus systématique l'opinion publique et les lycéens, qui ont eu le sentiment d'être laissés un peu de côté.
Voilà pourquoi, sur ma proposition, M. Descoings va travailler auprès de moi pour prolonger le travail déjà engagé avec Jean-Paul de Gaudemar de sorte que la réforme du lycée puisse se faire dans la sérénité. Nous consulterons largement et j'adresserai demain une lettre de mission à Richard Descoings pour lui montrer la manière dont il faut qu'il organise les choses... (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR),
Mme Annick Lepetit. Ça promet !
M. Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale. ...auprès des lycéens, de l'opinion, des leaders et de l'opposition qui, je l'espère, aura la bonté de nous faire des propositions plutôt que de se contenter de slogans et de protestations, de sorte que cette réforme puisse s'affirmer de manière consensuelle.
Cette réforme est indispensable, mesdames, messieurs les députés, et je ne comprends pas que l'opposition puisse la discuter et lui préférer le statu quo. Il y va de l'intérêt même des élèves : 150 000 jeunes quittent le système éducatif sans qualification, un bachelier sur deux n'a aucun diplôme du supérieur au bout de trois ans ! Il faut réformer. Le Président de la République l'a rappelé hier et nous le ferons ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)